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Rencontre avec Pascal Vigné
21/10/2012
Photo Pascal Vigné
Guitariste au touché exceptionnel, Pascal est aussi discret qu'il est talentueux !

Nous l'avions rencontré lors d'un concert il y a quelques temps et avions très envie de le questionner sur son travail.

Son dernier album "Minuit sur les toits" a pas mal tourné sur nos platines, et le souvenir de cette rencontre venait s'ajouter aux mélodies ciselées d'un album plein de surprises et qui fait la part belle aux effets.

Car en plus d'être un compositeur de talent, Pascal est pour notre plus grand bonheur un amateur avisé d'effets.

Des démos aux vidéos pédagogiques, il est de tous les front et partage son savoir et son talent sans retenue.

C'est avec sincérité et générosité qu'il se livre aujourd'hui et ceux qui l'ont rencontré savent combien Pascal est humain, ouvert et sensible, enfin tout ce que traduit sa musique...
 Quel bilan fais-tu de  la tournée Peavey 2011 ?
C’était une tournée géniale, je suis ravi d’avoir défendu les couleurs de la marque avec mon ami Patrick Rondat.
Nous avons vécu des moments magiques, sur scène et en dehors.
Beaucoup de musiciens et d’organisateurs on joué le jeu et se sont impliqués pour que cette tournée puisse se faire.
Cette tournée a été l’occasion pour moi d’améliorer mon jeu, chaque date est bonne à prendre et je me remets toujours en question ; je réfléchis au son, au jeu, au groupe, à l’univers, au confort sur scène, la communication avec le public, l’interprétation, l’impro...
Je ne connais pas meilleure école que la scène, les conditions sont tellement chaotiques et changeantes d’un soir à l’autre. J’aime essayer d’atteindre une constance dans mes prestations, mais c’est un travail de longue haleine.
Faire un bon concert est une chose, enchaîner 10 bons concerts, ce n’est pas si simple.
 Y aura t il une suite à cette tournée ?
C’est évidemment mon souhait.
Ca ne prendra peut-être pas la même forme, mais je suis sûr et espère que d’autres événements similaires se mettront en place. Il faut savoir aller de l’avant et ne pas être trop sur ce qu’on a fait dans le passé en tant qu’artiste.
J’aime à croire que je continuerai de jouer ma musique et de partager la scène avec des supers musiciens, mais quant à la formule, nous verrons.
 Entrons dans le vif du sujet,
  une BenRod est apparue au bout de
  tes pieds, peux tu nous en dire plus ?
Photo Pascal Vigné
Il m’a été proposé via guitariste.com de tester certaines de leurs pédales et donc je me suis retrouvé en contact avec eux.
Déjà, j’ai été agréablement surpris par la qualité et le sérieux de leurs effets mais aussi leur réseau de distribution pour un français et d’autre part Ben c’est un mec hyper sympa.
C’est donc tout naturellement que j’ai adopté une de ses pédales et peut-être plus à l’avenir !
 Ta config va-t-elle encore évoluer, et si oui vers quoi ?
Elle a évolué dernièrement (Voir la fiche de PASCAL).
Pendant que je travaillais sur mes sons dans mon studio pour la tournée Sarah-Jade Tour, j’ai testé différentes configurations.
Depuis un moment, j’attaquais le canal Crunch de ma tête Peavey Classic 50 avec la Goldbender.
Mais quelques fréquences me gênaient, et je pense que j’avais surtout envie de changer.
Le canal Clean de la tête Classic 50 est tellement pur, cristallin et dynamique que j’ai voulu tester différentes pédales de distorsion dessus.
J’ai donc fini par trouver une alchimie entre une Boss DS-1 Analog Man et mon ampli. Le son est incroyable.
Je cherchais à ajouter des effets post preamp, j’ai testé des pédales, des multi-effets et le problème était que j’avais 2 pédaliers à emmener et câbler.
Je n’aime pas trop ça, je préfère des configurations simples et efficaces, d’autant que je n’utilise pas plus de 3 ou 4 sons sur scène.
J’ai fini par acheter un Zoom G2.1 NU et je dois dire que j’en suis ravi.
Il est hyper compact, robuste, et comprend tout ce dont j’ai besoin à savoir : une EQ, un Réducteur de Souffle, un Delay (très important), une pédale d’Expression assignable et donc une Whammy, Harmonizer intelligent, pas de latence, très peu de perte.
Du coup, j’ai un pédalier très sobre mais qui m’offre beaucoup de possibilités et très facile à câbler.
Photo Pascal Vigné
  Au niveau ampli, envisages-tu des changements ?
Avec les nouveaux produits que sort Peavey, il y a toujours de l’excellent matériel.
La nouvelle Triple XXX II est extraordinaire, je pourrais bien l’adopter.
Le Classic 50 est mon préféré, ce n’est pas un secret !
Je garde toujours une oreille sur ce qui sort et je teste beaucoup de matériel.
Mais je dois reconnaître que je suis plutôt exclusif niveau matos, même si j’ai beaucoup d’amplis et d’effets.
 Tu étais au Musikmesse de Frankfort en mars dernier, te voilà définitivement ambassadeur pour Peavey ?
Ce n’est pas nouveau, mais oui, j’ai d’excellents rapports avec les gens de chez Peavey.
Ils me soutiennent dans tout ce que je fais et j’imagine que ce que je leur propose n’est pas si mal.
 Tu as un nouveau groupe ADDICTIVE,
  peux-tu nous le présenter ?
  Des dates de prévues ? Un album ?
Photo Pascal Vigné
Oui, c’est mon nouveau groupe et je suis enchanté par ce projet.
Je l’ai fondé avec mon ami batteur Jérémie Rouchaville avec qui j’avais joué dans un cover.
Jérémie et moi sommes devenus très proches et je ne me voyais pas travailler avec quelqu’un d’autre.
Au départ, je devais chanter l’intégralité du répertoire et puis je me suis ravisé.
C’était plus raisonnable de commencer avec quelques titres.
Par la suite, sa sœur Mathilde a fait part de son intérêt pour le projet et elle l’a donc naturellement intégré.
Je ne connaissais pas trop sa voix et comme tu le sais, je fais de l’instrumental depuis assez longtemps parce que je cherchais vraiment une voix unique pour accompagner, pas juste un chanteur ordinaire, sans "cractère".
J’aime les voix qui viennent des tripes. Et bien là, je peux te dire qu’une voix comme celle de Mathilde, ça ne court pas les rues. Elle a vraiment quelque chose et je vais m’employer à le faire savoir autour de moi.
En plus, il y a une excellente entente dans l’équipe.
Il y aussi Adrien Kah à la basse.
On a enregistré une démo acoustique dans mon studio et on s’en sert pour jouer.
On a une bonne trentaine de concerts programmés, on a commencé début septembre.
Je compose tous les jours dans mon studio pour un futur album Rock et ça prend du temps.
L’inspiration n’est pas sur commande.
 Les effets sont omni présents comme on a pu en juger en live, imagines tu un album/un concert sans effet,
  juste brut de son ? D'ailleurs, si ton prochain album est en préparation, quelle place réserves-tu aux effets
  dans celui-ci ?
Non, je n’imagine pas un album ou un concert sans effets.
La production est un élément fondamental.
Les effets viennent donner de l’espace et de la texture à la musique.
Il m’est inconcevable de m’en passer. Mais finalement, je pense que l’on s’en sert pour révéler une idée, ce n’est pas une fin en soi.
Pour ma part, je suis assez minimaliste sur les effets, c’est un peu comme la technique de jeu, ils doivent être discrets, participer à l’équilibre général d’un univers musical mais sans devenir envahissants pour autant.
Je ne peux pas te dire encore avec précision ce que mon nouvel album comprendra comme effets mais hier je travaillais sur un vieux morceau que j’ai composé en 2001 et que je voulais réenregistrer. Il y a beaucoup de Reverb, Delays, des cordes... Ca dépend vraiment du morceau.
Photo Pascal Vigné
 Peux tu nous présenter le "Sarah-Jade Tour" ?
Le Sarah-Jade Tour est l’initiative de Nathalie Campos, une amie proche et manageuse.
A la suite du décès tragique de ma femme Marie-Hélène, c’est elle qui a fédéré toutes les énergies positives et aussi les personnes qui se sont manifestées pour m’aider et organiser des concerts dans différentes villes.
Elle a récolté des dons pour moi et Stéphane Ellena s’est très vite impliqué également.
C’est le fruit de leur collaboration qui a permis de réaliser ça.
Au départ, je ne m’en suis absolument pas préoccupé, j’étais hors d’état de faire quoi que ce soit ou de prendre des décisions.
Mais Nathalie m’a expliqué que des concerts allaient être organisés en hommage à Marie-Hélène, ma femme.
Je ne me voyais pas ne pas y être. Et si j’y allais, je devais participer et jouer.
Ca me permet de lui rendre hommage de la plus belle des façons. J’ai sélectionné un répertoire moitié chanté, moitié instrumental de morceaux qu’elle aimait.
Tu n’imagines pas à quel point on était proches et fusionnels, Marie m’a aidé et encouragé pour développer ma carrière à tous les niveaux.
Elle était passionnée de littérature, de peinture, de danse…
Elle m’aidait à trouver des titres, j’ai passé de nombreuses soirées à lui faire écouter ma musique ou parfois juste des accords et lui demander ce qu’elle imaginait.
Ca m’aidait beaucoup dans le processus de composition et c’était l’occasion de partager des moments magiques.
Souvent, elle trouvait des titres et mettait des mots sur mes notes. Minuit Sur Les Toits, on l’a trouvé ensemble, en échangeant sur un univers de contemplation que j’avais en moi.
Elle faisait tout ça avec une infinie douceur et délicatesse, c’était une personne incroyable. A l’écoute.
 
Photo Pascal Vigné  Le Sarah-Jade Tour dans le détail...
Tous les concerts de la tournée sont structurés de la même façon :
A chaque concert Pascal joue avec son groupe,
soit Triple FX, soit Addictive.
Une liste de morceaux commune est proposée au public sur l'ensemble des dates.
L'affiche se nourrit également de groupes locaux à chaque date et chaque concert se termine généralement par un bœuf général où tous les artisans de la soirée se retourvent sur scène.

Retrouvez les dates de prochains concerts
ICI

Plus d'infos sur le site web dédié au Sarah-Jade Tour :
www.sarahjade-tour.fr
 
 Quel est le concept des concerts ?
L’idée est de rendre hommage à Marei-Hélène et de jouer pour elle. Chaque note que je joue est pour elle.
Je joue avec des lunettes pour un peu plus d’intimité et ça me permet de fermer les yeux et de l’imaginer en face de moi, comme ça a été le cas de nombreuses fois.
C’est une expérience difficile parce que tous les gens qui viennent savent ce qui est arrivé et je suis vraiment à nu, exposé, mais le pouvoir de la musique est de prendre tout ce chagrin, toutes ces émotions hyper intenses et de le recycler en quelque chose de beau. Pour elle.
Et comme le répertoire n’est composé que de morceaux que nous avons partagés, je revis notre histoire comme un calendrier, de 1997 à 2012.
Je suis heureux de partager ça avec les gens qui se déplacent aux concerts.
Photo Pascal Vigné
 Avec quel matos joues-tu sur cette tournée (ampli, effets) ?
Comme je te le disais avant, j’ai intégré un pédalier Zoom G2.1NU, une Boss DS-1 Analog Man, la pédale signature de Doug Aldrich pour booster un peu la DS-1 par moments et ma vieille Cry Baby 535Q.
Tout ça dans le Classic 50.
 La communauté guitaristique (et musicale) s'est incroyablement mobilisée autour de toi, aurais-tu imaginé ça ?
C’est la chose la plus incroyable... Je n’ai pas de mots.
Honnêtement, je me suis demandé comment j’allais survivre.
Ca a été un tel raz-de-marée, toute ma vie a été détruite et en premier lieu celle de ma femme. Je ne comprenais plus rien. Je me suis dit que j’allais partir très loin et tout arrêter.
J’avais perdu le sens de tout, pourquoi avais-je voulu des enfants, pourquoi j’avais passé tant de temps à construire mon studio et à mettre l’accent sur la sécurité économique et matérielle...
J’ai complètement buggé. Je me suis dit cette fois, j’arrête tout. Je déteste la vie. On a tout bien fait et on est récompensé de la sorte, ce n’est pas possible.
Et puis il y a eu un élan, que ce soit local, mes amis, les gens de ma ville Liverdun, le MAI, toute la communauté musicale, des fans…
Si je te disais le nombre de messages que j’ai reçus, plus touchants les uns que les autres. Certains m’ont ému aux larmes, d’autres étaient simplement magnifiques, d’autres à l’autre bout de la planète me disaient "on écoute Minuit Sur Les Toits, on pense à toi, Marie-Hélène et ta fille".
Il y a eu les dons et tout le reste. Au milieu de ce brouillard atroce, là où d’autres auraient en plus vécu dans la solitude, j’ai eu la chance (si je peux dire ça) d’avoir des témoignages d’Amour incroyables, je me suis senti porté, j’allais regarder les messages sur Facebook sans répondre, pour m’imprégner de chaque mot, chaque phrase pour y retrouver de l’énergie et du sens.

Tout ce monde s’est senti touché par notre histoire, car elle pourrait arriver à n’importe qui.
Je n’ai pas assez de mots pour exprimer le bonheur que me procuraient toutes ces attentions dans le malheur atroce que je vivais.
Si je ne me suis pas retrouvé sous médicaments ou hospitalisé, je le dois beaucoup à tout ce monde.
En fait, j’ai eu énormément de chance suite à une malchance tout aussi énorme.
Mais j’aime l’Autre, je suis solitaire mais j’aime la compagnie, l’amitié et l’amour.
On ne vit que pour et par les rapports humains.
C’est banal, mais je pense que j’ai vraiment ressenti le besoin d’être aimé à ce moment précis et c’est ce que tout le monde m’a témoigné.
Photo Pascal Vigné
 Ne t'ayant pas encore vu en concert, sur les photos tu as un micro : chantes tu ?
  Et si oui, cela n'est il pas trop dur d'assurer le chant, la guitare sur scène ?
Oui, je chante et je parle aussi.
J’aime bien ce type de micro car je suis libre de mes mouvements et je n’ai pas à me soucier de placer ma bouche correctement.
J’avais pris l’habitude de l’utiliser en démo Peavey, je l’ai adopté par la suite en groupe.
Bon, je ne suis pas un grand chanteur, mais j’aime bien ça et là encore, la scène m’oblige à progresser et me donne un but.
 Quels sont tes projets ? Photo Pascal Vigné
Je prépare un DVD, pas forcément pédagogique mais complet, filmé dans mon studio et avec beaucoup de musique.
Je compose tous les jours et j’espère faire un album avec mon nouveau groupe Addictive et notamment la chanteuse Mathilde Rouchaville.
Sinon, je compose aussi des titres instrumentaux pour un nouvel album que je sortirai sous mon nom et qui sera radicalement différent de ce que j’ai fait jusqu’à maintenant.
 Retrouvez le site de Pascal
www.pascalv.com


Crédit photos : Guy Targam, Nico Praz, Albert Turc, Jérôme Philbert, Jean-Luc Karcher, Le Bid


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