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| Quel plaisir de rencontrer ce grand monsieur qu'est Celmar Engel ! Musicien/producteur ayant côtoyé le gratin de la scène française des années 80 à aujourd'hui, technicien génial et inventif qui permit à l'audio de s'ouvrir de nouveaux horizons, Celmar est de ceux qui aiment mettre les mains dans le cambouis, avec ce petit quelque chose en plus qui lui permet de transformer ce qu'il touche en or ! Son parcours est autant technique qu'artistique, lui qui considérait ses deux passions (la musique et l'électronique) comme diamétralement opposées, avec l'avènement des synthés, a réussi à concilier le tout et à laisser son talent s'exprimer. |
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| Son parcours est impressionnant tant il est varié, et cela n'empêche pas Celmar de se définir comme un bricoleur chercheur et trouveur d'idées. Et des idées, il en trouve, en témoigne la Sardine Can, excellent compresseur analogique qui a séduit les plus pointilleux des guitaristes. Souriant et très accessible, monsieur Celmo nous a accordé une interview à l'occasion de la sortie de la PIMENTO SARDINE, une Overdrive très riche et qui se démarque de ses consœurs. |
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Comment t'ai venue cette passion pour les effets ? |
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| C'est le résultat de l'Amour du Son en général. Sur les bancs de l'école je m'intéressais déjà au son, sans savoir que ça allait devenir une passion et un métier. J'ai fait beaucoup de Sound design, notamment pour la pub et pour les effets spéciaux. Tout ça mêlé à la musique, qui est en fait une branche très évoluée du phénomène sonore, et à une autre passion qui est l'électronique audio, on en arrive à chercher une expression personnelle. Et voilà un genre de résultat : La Pimento, dont je suis assez fier, car elle est très originale ! |
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Quel est le premier effet que tu aies fabriqué ou conçu ? |
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Oulaaah, c'est très vieux !!! J'étais tout moufflet lorsque j'ai entendu les premières pédales Wah-Wah, et je m'en suis fabriquée une rien qu'en entendant le son que ça produisait, sans schéma de départ. Avec un principe très différent, mais le son était là ! |
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As-tu des modèles de produits, de fabricants ? |
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| Allez, on va dire que je les apprécie tous ou presque. Quand il y a du son au bout, c'est généralement gagné. Il n'y a pas, à mon avis, de vraiment mauvais matériel, si ce n'est pas bâclé, mais de mauvais utilisateurs, ou plutôt des utilisateurs qui manquent parfois d'idées. Tout dépend de ce que l'on en fait. Par exemple, avant que ne se généralise la "Disto" sur la guitare, le son distordu était assez mal vu, ou mal compris, jusqu'à l'arrivée de phénomènes comme "Satisfaction" des Stones, par exemple, qui a participé au lancement des premières pédales de Disto puis au succès qu'on connaît maintenant... |
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| Un son bien pourri peut être nul s'il est mal utilisé, ou génial s'il est bien intégré. | |||||||||||||
Y-a-t-il un effet que tu aimerais développer ? |
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| Oooh ouais, ce serait une boîte avec juste un switch on/off, et rien d'autre, mais avec un son qui tue la mort ! | |||||||||||||
Comment vois-tu la modélisation ? |
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| La modélisation ? Ouahhh, c'est un peu comme de la cuisine. Les cuisiniers utilisent à peu prés les mêmes ingrédients que tout le monde, mais le bon cuisinier saura en tirer l'essence, le parfum, le bon goût... Une pincée d'expérience, une goutte de fer à souder, une lichette de recherche et beaucoup de patience et d'envie de recommencer. Mais pour continuer dans ce parallèle, un bon cuistot ne se fait pas en un jour, il en aura loupé, brûlé, des plats avant de parvenir à gagner sa toque d'honneur.. De plus la modélisation est généralement faite sur une base de software, en numérique, mais en analogique c'est une autre paire de manches. Personnellement, je suis plutôt de "l'école analogique" par laquelle je "sens" le son qui traverse les circuits comme si je le voyais vivre et évoluer à travers les composants. En regardant un schéma, je vais très vite sentir le résultat et imaginer le son résultant du passage à travers ces circuits analogiques. C'est un peu comme si j'étais moi même à l'intérieur de ces fils et composants, dans un wagonnet d'attraction foraine qui s'appelle le son et qui se ballade dans les circuits... Et je suis le passager de ce wagonnet faisant un voyage dont la gare de départ serait la guitare, et la gare d'arrivée serait l'oreille de l'auditeur... Et on vit de belles choses au passage. |
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| Travailles-tu encore sur des projets "Soft" (plug-in ou ad-on) ? | |||||||||||||
En fait c'est un plutôt le contraire, c'est le passé. J'ai conçu de nombreux plugins, en soft, et qui ont connu leurs heures de gloire à travers le monde, et j'ai aussi participé à de nombreux modèles de plugins célèbres, mais, le "retour aux sources" étant plus fort, j'ai un peu laissé tomber le soft pour le hard (je parle de matos, pas de boule). Mais je dois reconnaître que l'expérience de modélisation et de synthèse via le software m'a aussi beaucoup appris. |
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| Entrons dans le vif du sujet, peux tu nous présenter la Pimento ? | |||||||||||||
| Oui... Il peut le faire, comme disait Pierre Dac en fakir (rires). La pédale d'Overdrive "Pimento by Celmo" est un peu comme un nouveau bébé, tout jeune, qui affirmera son caractère au fil des mois. Mais déjà, cette pédale est empreinte d'une très forte personnalité, par son concept. Elle est la deuxième d'une série (les Sardine Can ou Boites à Sardines). Pourquoi ce nom ? Parce que le boîtier moulé réalisé spécialement a été modélisé sur une vraie boîte de sardines. Pourquoi une boite de sardines, me direz-vous ? Ce à quoi je répondrai tout simplement "Pourquoi pas !" C'est un modèle comme un autre, et qui a fait ses preuves dans d'autres domaines. Mais pour être sérieux, la Pimento est le fruit d'une longue recherche sur l'expression du jeu de guitare, résultant de très nombreux essais, en live et en atelier. Nous avons cherché à recréer ce fameux phénomène de Sag qui donne son caractère à un très bon ampli de guitare. D'autre part, nous avons cherché à créer une pédale qui soit la plus simple possible sur le plan de l'utilisation, malgré la relative complexité de son système. Ceci sur la demande expresse de mon frère Claude Engel, brillant guitariste, mais n'aimant pas se prendre le chou avec des tas de boutons !!! Ca doit le faire, direct, dès la première note jouée. La Pimento est donc le résultat de cette recherche de simplicité qui rime avec efficacité. Et comme le marché des Overdrives est loin d'être vierge, le challenge était ouvert et il fallait se démarquer du lot habituel. |
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| Justement la Pimento se démarque des Overdrive déjà entendues, était-ce un parti pris dès le départ ou est-ce par accident que cela a évolué ? |
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| A ce niveau, ce n'est plus tout à fait le fruit du hasard, mais plutôt le fruits de nombreux essais et d'expérimentations pas toujours fructueuses. En fait je joue de la guitare comme une truffe et j'avais envie d'entendre ma gratte sonner comme celle de Jeff Beck, tout simplement. Et c'est cette direction qui m'a motivé.. |
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| En quoi le SAG est il un véritable apport au niveau du traitement du son ? | |||||||||||||
| Le phénomène de "SAG", généralement dû à un écroulement de la tension d'alimentation d'un ampli à tubes lors de son utilisation à forte puissance, participe énormément au son final de la guitare, particulièrement en solo. Un peu comme la bande magnétique sur les magnétophones analogiques qui ajoute une sorte de compression particulière, ajoutant un vrai plus au son. |
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| Aurais tu une anecdote sur la genèse/conception de la Pimento ? | |||||||||||||
| Oh oui, il y en aurait beaucoup, notamment dans le genre où tu te retrouves tout noir avec les cheveux brûlés tellement tu avais confiance au moment de l'allumage et que tout explose. Et c'est arrivé à plus d'un. | |||||||||||||
| La rencontre entre la Pimento et le public semble s'être bien passée ? | |||||||||||||
| Jusqu'ici c'est un peu comme un rêve. On n'est jamais certain de son coup à 100%, mais la Pimento semble faire une certaine unanimité, et bien au delà de nos frontières. Croisons les doigts J'aimerais d'ailleurs ajouter quelques remerciements à tous ceux qui nous ont aidé dans notre entreprise, et particulièrement à JP Aillot de "La Pédale". Et aussi (ils se reconnaîtront au passage) Claude, Jack, JMK, Joss, Patrick, JJ, Jimi, Bruno, Slim, Thomas, Francois, Louise, Chantal, Yannis, Michel(s), Sab, Julien, Jean Philippe, et tous ceux qui étaient présents quand il le fallait... (c'est bien ça hien, ça fait grosse prod !!!) . |
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| On connais la Sardine Can, as tu d'autres effets en projets ? | |||||||||||||
| Oui bien sûr, mais il est difficile d'en parler pour l'instant. Certains projets sont en développement, et l'industrialisation en vue de la fabrication en grande série demande beaucoup de temps et d'énergie. Chaque chose en son temps, mais il faut être patient... |
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| Où sont fabriquées tes pédales ? | |||||||||||||
| Et non, elles ne sont pas construites en Chine. Ces pédales sont fabriquées dans le sud-ouest de la France, ce à quoi je tiens absolument. C'est ma modeste participation à la sortie du marasme économique et industriel duquel notre pays doit sortir absolument. En France, nous sommes plutôt pas mal bons, et si on veut bien franchir certaines barrières, on peut arriver à s'en sortir. |
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| Le made in France est en plein essor (du point de vue fabricants de matos), crois-tu que nous nous sommes débarrassés de nos vieux complexes ? |
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| Je crois que c'est en train de s'arranger de ce côté là... Continuons les efforts, on y est presque. Mais il faut faire preuve d'originalité tout simplement. Comme on le dit, "ce n'est pas en marchant dans les pas des autres qu'on laissera des traces"... |
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| Quel conseil donnerais-tu à quelqu'un qui voudrait se lancer dans la fabrication d'effets ? |
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| Courage !!! Et une bonne dose d'inconscience ! |
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| As-tu encore du temps pour simplement jouer ? |
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| Ben, c'est-à-dire qu'au départ j'étais batteur ! Et chacun sait que la batterie à la maison, ça ne le fait pas trop...!! Et pour moi, ça n'allait pas bien avec l'électronique, donc je me suis mis aux synthés, avec lesquels j'ai écumé les studios parisiens, puis à la guitare sur le très tard. Je joue tous les jours un peu, et je progresse très lentement. Mais dans une centaine d'années, je serai prêt à faire de la scène, ou même jouer le Blues sur les ponts de Paris (vieux rêve)... |
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| As tu des projets artistiques ? | |||||||||||||
| Oh, ben on ne s'arrête pas comme ça. Je projette de sortir une suite issue d'une série de musiques que j'ai composées pour le Japon et qui me plait bien. |
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