Dimitri Walas
Photo Dimitri Walas
Depuis décembre 2012, Dimitri Walas est le sautillant guitariste-compositeur du groupe monégasque MISS AMERICA.

Formé à l’école du stadium rock made in UK (The Who, Led Zeppelin, The Rolling Stone, Oasis…) et du riff tranchant, il possède incontestablement le moulinet le plus ravageur de la galaxie rock’n’roll, du moins, depuis les problèmes d’ostéoporose rencontrés par son vieux maître, Pete Townshend…


 Site(s) internet
www.facebook.com/MissAmerica.Official
 

Discographie (non exhaustive)

Album Artiste
Miss America
Miss America Band
2014
 Quelle pédale d'effet as-tu eu ou découvert en tout premier ?
Une vieille Boss SD-1 des 80’s, seule rescapée de la carrière "synthés et pantalons de pyjama" de mon manager.
Des valeurs sûres… La pédale comme le manager !
Schéma Dimitri Walas

 La chaîne du bout des pieds
Photo Pedalboard Dimitri Walas
Septembre 2015

Accordeur Polytune 2 (TC Electronic), Volume pedal Reissue (Fender),
Whammy 20th Anniversaire (DigiTech),Tube Screamer TS-9 (Ibanez),
Savage Overdrive (Anasound), Dan-Echo (Danelectro),
AD9 Pro Analog Delay (Maxon).

Guitares
Telecaster Custom 62’ Reissue (Fender),
Supernova (Epiphone),
DC-59 (Danelectro).

Amplis
Vox AC-30 (2 x 12’ Blue Alnico).
 Comment s'est nourrie ta "culture
  de l'effet" ?
D’abord en réaction à la formation classique que j’ai pu recevoir : puisqu’il est interdit de brancher une Fuzz Factory sur un alto au Conservatoire, c’est évidement la première chose à faire quand on passe à l’électrique !
D’autre part, je suis du genre à rejouer une chanson des centaines de fois avant d’y mettre un point final, donc il me faut trouver des parades pour ne pas m’écœurer trop vite d’un morceau inachevé.
Et pour ça, je ne connais que deux méthodes : jouer sur les tonalités (capodastre) et/ou les textures (effets).
 Collectionneur, curieux, moderne ou
  tout à la fois ?
Collectionneur non, car (si j’en avais une !) je n’aurais pas peur de sortir ma vieille Gibson Maestro FZ-1A de sa vitrine, si tant est qu’elle me donne LE son en "live".
Pour le reste, il ne faut avoir aucun a priori : la vérité n’est ni dans le vintage, ni dans le moderne. Elle est dans les oreilles.
Entre ma vénérable TS-9 et ma Whammy chromée, trois décennies de soudeurs asiatiques me contemplent (rires) !
 Dernière pédale d'effets achetée ?
Une Overdrive MXR Custom Badass… qui, au final, n’avait de "badass" que le nom.
Injouable !
Heureusement qu’il s’agissait d’un cadeau et qu’elle avait les bonnes dimensions pour caler un de mes meubles…
 Prochain effet convoité ?
Coup de cœur récent pour la marque française AnaSound !
Le concepteur est absolument charmant, passionné, incollable sur son choix de diodes ou des composants germanium qu’il a retenu… et le résultat est à la hauteur !
La philosophie de la marque est de partir des monstres sacrés (Klon Centaur, Tube Screamer…) souvent surestimés et/ou hors de prix, d’améliorer ce qui peut l’être et de les combiner, histoire d’avoir le meilleur d’une Marshall Guv’Nor et d’une Fulltone OCD par exemple.
Je vais en emmener une ou deux sur les prochaines dates, et si elles résistent aux bières tièdes des festivaliers, possible que l’on s’oriente vers un vrai partenariat.
VRP pour du made in France, sans doute mon côté Montebourg !
 Tu es plutôt magasin de musique,
  marché de l'occasion ou VPC ?
J’ai longtemps privilégié les magasins par acquis de conscience et respect du local, mais les services proposés n’étaient vraiment pas au niveau.
Je leurs préfère de loin l’ambiance des ateliers de luthiers ou l’accueil de certains magasins ultra-spécialisés comme Valve House Music à Paris.
Mes guitares les plus récentes proviennent du marché de l’occasion mais concernant les effets, le pari est plus risqué : une belle Fuzz Roger Mayer d’époque peut sembler cosmétiquement impeccable et avoir été entreposé sous un évier depuis Woodstock…
 L'effet que tu n'auras jamais au bout des pieds ?
Le Flanger, ça existe encore ?
 Quel artiste ou groupe conseilles-tu pour découvrir  la bonne utilisation des effets ?
Toujours au service de la musique, The Edge est le seul capable de transformer une note unique en hymne à stade.
Ne pas avoir posé de solo sur "With or Without You", c’est incroyable de modestie : la marque des grands.
Ajoutons Matthew Bellamy et Jack White pour avoir dépoussiéré quasi-simultanément rock et blues, d’une façon opposée mais avec les mêmes armes : Fuzz et Harmonizer.
 Quel guitariste est selon toi le parfait utilisateur des pédales d'effets ?
Au sein de Radiohead, Jonny Greenwood abat un boulot incroyable.
Est-ce l’utilisateur parfait pour autant ?
Un des plus inventifs en tout cas.
 Quelle chanson illustre pour toi la meilleure utilisation d'effets ?
Sans aucun doute "Johnny B. Good" !
La meilleure utilisation d’une pédale, c’est parfois de ne pas l’enclencher…
 L'effet conditionne-t-il ta façon de composer ou au contraire, vient-il en second plan ?
Les effets peuvent influencer beaucoup de choses dès lors que l’on fonctionne comme un guitariste, plus rarement lorsque l’on raisonne comme un songwritter.
Bien sûr, il arrive qu’une cathédrale de Delay soit une source d’inspiration, amène un morceau dans une direction imprévue.
Un soir, par exemple, peu de temps avant que le groupe rentre sur scène, je me suis retrouvé à jouer seul dans une salle immense, pleine d’échos, où le tandem Whammy/Delay était d’une telle richesse qu’il me donnait l’impression d’être derrière un orgue (rires) !
Résultat ? J’ai bouclé en quelques minutes un morceau sur lequel je butais depuis près d’un mois…
Il n’empêche que ça reste l’exception.
En règle générale, je suis assez en phase avec la maxime de Keith Richards selon laquelle un bon morceau doit sonner avec une guitare acoustique et une voix.
 L'effet que tu trouves avoir le mieux exploité (sur scène et/ou sur disque) ?
La Whammy.
Au lieu d’utiliser la Whammy comme le font 99% des guitaristes (c'est-à-dire pour "pitcher" une note unique jusqu’à un intervalle prédéfini, souvent une octave) je me sers de sa faiblesse : jouer plusieurs notes à la fois.
La pédale étant étudiée pour fonctionner de manière monophonique, les notes décrochent de manière aléatoire et forment une nappe d’une grande complexité harmonique, surtout combiné à des Delays analogiques qui détériorent le signal à chaque répétition.
J. S. Bach aurait kiffé grave (rires) !
De nos jours, beaucoup de guitaristes utilisent un POG Electro-Harmonix pour recréer ce type de textures, mais je trouve le résultat plus chimique, plus propre, moins complexe, donc moins dangereux… donc moins rock’n’roll forcément !
 L'effet qui t'a le plus fait galèrer avant de pouvoir l'utiliser pleinement ?
Encore et toujours la Whammy !
L’utilisation que j’en fais nécessite un réglage assez précis du plateau (il faut "tarer" la pédale régulièrement) et le rendu étant parfois suraigüe, le choix des positions de micros et la parfaite symbiose avec son potard de tonalité sont des pré-requis incontournables.
 Un morceau de toi sur lesquel on t'entend utiliser un effet comme tu le souhaitais ?
Les interventions de Whammy sont généralement assez courtes car l’effet peut vite devenir envahissant.
Sur notre premier EP, on l’entend à la fois sur l’intro de "Cocaine-Cola" et sur les ambiances de "Loved By The Night" mais c’est sur "Sometimes" qu’elle est la clef de voûte du schmilblick.
D’ailleurs, un des ingé-son présent à notre dernier concert est venu me féliciter pour les effets guitare sur ce titre, tout en m’encourageant à faire mon coming-out : apparemment, je serais un claviériste refoulé (rires) !
 Ton pire souvenir avec un effet ?
La première année de concert du groupe avec ma TS-9 qui, à la moindre vibration, rendait l’âme…
Et quand au milieu d’une ballade, tu en viens à sauter à pieds joints sur la bête pour tenter de la ranimer, le public se pose de sérieuses questions sur ton équilibre mental !
Photo Dimitri Walas
 Une anecdote sur une de tes pédales d'effets ?
Mon manager (encore lui !) m’a offert une Danelectro FAB Distortion il y a quelques années, un vrai collector puisque la pédale avait été estampillé "Echo" par erreur.
Boitier en plastique, résultat assez chimique, 22€ l’unité, mais c’est la seule fois que des guitaristes sont venus après le concert me demander d’où provenait ce "son".
La preuve que côté public, les effets les plus "respectueux" du signal ne sont pas forcément ceux qui sortent du lot…
 Le petit truc sympa qui fait plaisir...
Revenir à sa guitare Teardrop des années 60 et à son Pignose sur pile, après s’être vrillé les tympans à coup d’effets en cascade pendant une répète.
Un tandem qui force n’importe quel guitariste à l’humilité (rires) !
 L'effet "ultime" dont tu ne te passeras jamais, pour toi c'est ... ???
La Whammy ! Ce qui est assez paradoxal dans la mesure où les bidouillages de Morello n’ont jamais été ma came (mais bon on peut saluer une performance technique sans forcément être touché par la musique, isn’t it ?).
Il faut dire que j’en fais une utilisation un peu particulière au sein des Miss America…

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2015 © Le Son Du Bout Des Pieds